Je suis Jonas, 26 ans et atteint de drépanocytose type SC. Il y’a 1 an 5 mois j’ai perdu mon travail à cause d’une crise très violente. C’était à Pointe Noire, au Congo.
Avant même mon retour en taxi j’avais un début de douleurs à la hanche. Arrivé à la maison c’était direct l’hôpital car les douleurs étaient super intenses malgré que j’ai eu à prendre et mes antalgiques.
Le médecin de la clinique où j’ai été admis étant généraliste il ne savait pas trop quoi faire. Il as mis ce qu’il a pu mais au bout de 12H et malgré l’hyper hydratation les douleurs étaient encore très vives.
J’aurais aimé qu’il augmente la dose de calmants mais il est resté dans ses normes pendant que je souffrais le martyr (il croyait que j’exagérais).
Constatant que la situation n’évoluait pas, j’ai appelé mon médecin traitant au Bénin. Ce dernier a donné des instructions. Mais le traitement qu’il indiquait n’était disponible dans aucune pharmacie de Pointe Noire. Alors le médecin a décidé que si au bout de 36H les douleurs ne s’estompaient pas il allait faire recours à la morphine et pour cela il devra me transférer ailleurs.
J’avais un ballonnement du ventre, impossible d’aller aux toilettes. On me lavait à l’eau très chaude presque bouillante.
Au bout de 3 jours je suis sous morphine. Une première dose administrée m’a soulagé à 50%. J’ai pu dormir. Une deuxième dose m’a fait l’effet d’être au paradis. Ça a continué les jours suivants, et au bout du 5 -ème jour j’allais un peu mieux. Je pouvais bouger seul et sans être en fauteuil.
J’aurais pu passer dans cette crise. Deux semaines après, je suis rentrée au Bénin. On arrivait à la fin du mois et mon employeur a eu peur que je refasse une nouvelle crise pendant que j’étais en quelque sorte sous sa responsabilité et que je vivais seul dans un logement de service.
J’ai repris tout à zéro dans un pays en pleine réformes (les jeunes entrepreneurs savent ce qu’est la fiscalité au Bénin). Ça a été chaud. J’ai été dépressif durant des semaines. J’ai même pensé au suicide. Mais grâce à Dieu et mes proches je suis encore là. Ma meilleure amie a été présente pour moi tout le temps malgré son planning chargé, elle est médecin.
Bien que j’essayais de cacher mon ras-le-bol, ma famille ne m’a jamais lâché. Ma mère particulièrement n’a à aucun moment cessé de m’encourager et me dire des millions de fois “je t’aime mon fils ! Ça aussi ça passera.”.
Aujourd’hui je suis chez moi, je fais ce que je peux. J’aurai aimé ne pas être malade car la drépanocytose m’a beaucoup coûté ces 4 dernières années. Voilà pourquoi je sensibilise autour de moi les personnes qui veulent se marier à faire le test d’électrophorèse avant. Dieu est au contrôle, je suis sûr que ça va aller.
Voilà, c’est une partie de mon histoire. Je continue de l’écrire et je remercie ma divine providence pour tout !